M-Real ne doit pas fermer !

Publié le par JC 76

http://www.paris-normandie.fr/media/imagecache/diaporama/marche-m-real-30-06-2011-112_0.jpgLe papetier finlandais a confirmé hier 
son opposition à la reprise de l’usine d’Alizay. 330 emplois sont menacés.

 

Hier matin, les salariés de la papeterie M-Real d’Alizay, dans l’Eure, avaient bon espoir que « leur » député, Bruno Le Maire,

accessoirement ministre de l’Agriculture, pousse leur patron à enfin vendre l’usine, comme il en avait soi-disant l’intention.

 

L’ambiance était d’ailleurs bon enfant, quand ils ont débarqué à Paris aux alentours de 9 heures, à plus de 200, « histoire de mettre la pression ». Mais, en début d’après-midi, ils se sont pris « un gros coup sur la tête », comme le dit Thierry Philippot, délégué CGT. Le groupe finlandais a en effet confirmé son intention de fermer la papeterie normande, rompant définitivement toutes négociations avec les candidats à la reprise. « La détérioration de l’environnement économique, les difficultés croissantes de l’industrie du papier en Europe, ainsi que le contenu même de la proposition de reprise qui a été faite, rendent impossible, dans un futur proche, le redressement de l’usine d’Alizay », affirme le groupe dans un communiqué. Bruno Le Maire dit déplorer « profondément » cette décision, ajoutant croire « toujours » à une « perspective industrielle » pour ce site.

 

La désillusion a été d’autant plus grande que beaucoup pensaient enfin « voir le bout du tunnel ». Gaëtan Levitre, le maire PCF d’Alizay qui avait accompagné la délégation syndicale (CGT et CFE-CGC) auprès du ministre le matin même, s’était lui aussi montré encourageant : « Il y a encore de l’espoir. Tout le monde est unanime pour maintenir l’activité et sauver les emplois. À 13 heures, on y verra plus clair. » Partagés entre déception et colère, les salariés de M-Real sont rapidement repartis pour la Normandie où, à peine arrivés, ils ont tenu une AG extraordinaire à l’issue de laquelle ils ont décidé de maintenir le piquet de grève jusqu’à nouvel ordre. « On va tout mettre en œuvre pour se défendre. Ça ne va pas se passer comme ça, prévient Thierry Philippot. La Filpac (CGT du livre, du papier et de la communication) va essayer de rencontrer rapidement les deux repreneurs pour comprendre pourquoi M-Real a fait échouer les négociations. » « Il est fort de café qu’il n’y ait pas de loi en France pour réquisitionner une entreprise comme M-Real », estime Gaëtan Levitre. Le député communiste Daniel Paul devrait d’ailleurs intervenir au Parlement cette semaine sur ce sujet.

 

« Avec un projet d’électricité verte, on repartait pour vingt ans »

 

Si les salariés de M-Real s’accrochent à leur usine, c’est aussi qu’ils sont porteurs de projets de développement, sur lesquels 
ils planchent depuis le dernier plan social de 2010. Et notamment l’installation d’une chaudière biomasse de 50 mégawatts.

 


« On ne va pas se mentir en disant que le marché du papier se porte bien. Avec ce projet d’électricité verte qu’on pouvait revendre, on était reparti pour vingt ans », soutient Jean-Yves Lemahieu, délégué CGT. D’autant plus que le site est à un carrefour stratégique, aux confins de la Seine et de l’A13, et desservi par 
une ligne de chemin de fer. Un véritable atout pour un repreneur.

Publié dans Emploi et Formation

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