La réforme Darcos des lycées
Sujet d’inquiétudes, de satisfactions, de rejet ou d’espoir de toute façon sujet de réflexion,
la réforme des lycées appelle un véritable débat.
« Envie d’une école qui ne soit plus synonyme de sélection et de gâchis humain (combien de futurs astrophysiciens ou poètes tués dans l’œuf parce qu’originaire de Seine Saint Denis ou des quartiers Nord de Marseille). Epanouissement de l’individu, prise en compte de son unicité, de son développement, de son intelligence. Envie d’une école qui ne soit pas synonyme de sanction (à l’orientation, à la note) mais de plaisir, de joie d’apprendre et de se surpasser. Envie de savoir, de connaître, d’être formé pour maîtriser son avenir, sa vie, le devenir de la société. Envie d’avoir du temps pour comprendre, découvrir, s’ouvrir sur d’autres mondes... Envie d’apprendre à apprendre dans un monde où les technologies changent vite et vont demander à chacun de se former tout au long de sa vie, de changer peut être plusieurs fois de métier. En bref l’exigence d’une école qui forme des citoyens. »
Extrait de « l’avant-garde », journal des Jeunes Communistes, N°50 de mars 99
La réforme Allègre-Lang
Le 4 mars 1999 Claude Allègre, à l’époque ministre de l’Education Nationale dans le gouvernement Jospin avait présenté au Conseil supérieur de l’éducation les textes pour la création d’un nouveau lycée. Il avait tenté de répondre aux revendications des élèves en créant un lycéen « plus moderne et plus démocratique ». C’est en fait celui que nous connaissons tous aujourd’hui, avec les trois voies : technologique, professionnelle et générale.
La réforme et le lycée en déclin :
La réforme Darcos est-elle vraiment la solution ?
Les nouvelles pratiques et avancées pédagogiques mises en application via cette réforme Allègre en 1999 sont cependant de moins en moins marquées, et certaines disparaîtraient même avec la réforme Darcos :
- L’aide individualisée, réservée aux élèves les plus en difficulté et dispensée en petits groupes de huit personnes maximum, ne figure plus toujours dans les emplois du temps, il faut souvent la réclamer. Celle-ci n’existera plus dans le nouveau lycée, il y a à la place « 3h d’accompagnement » dont on ne sait rien pour l’instant.
- Les dossiers de Travaux Pratiques Encadrés (TPE), qui permettent d’acquérir la méthode de travail universitaire dans la recherche et l’écriture de dossier, étaient au nombre de 3 dans les premières années du lycée Allègre. Aujourd’hui nous ne sommes plus qu’à un. Le lycée Darcos les supprime totalement.
- Les options de langue, artistiques et sportives créées en masse à cette occasion sont aujourd’hui très prisées, mais deviendront malheureusement indisponibles dans le nouveau lycée, faisant perdre ainsi aux futurs lycéens l’occasion de s’ouvrir l’esprit et de pratiquer des activités autres que « de base ».
- La conscience citoyenne des élèves était développée par l’Education Civique Juridique et Sociale faisant initialement sujet d’évaluation au BAC. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, demain l’ECJS n’existera même plus.
- Les heures de vie de classe instaurées pour favoriser le dialogue entre élèves et professeurs n’existent plus non plus, sauf sur demande ponctuelle.
- Les conseillers d’orientation psycologues (COPSY) qui doivent suivre et aider l’élève dans son projet professionnel sont aujourd’hui menacés eux aussi par la réforme Darcos, puisqu’ils seraient remplacés par les professeurs dans le rôle qu’ils exercent actuellement.
- La loi Jospin s’engageait à réduire les classes à 30 élèves maximum et à réviser la carte scolaire dans un souci d’égalité. Aujourd’hui la carte scolaire a été supprimée par Darcos, et les suppressions de poste que ce dernier prévoit, font et vont faire considérablement augmenter le nombre d’élève par classe.
Les exemples cités ici ne sont pas des exemples isolés : En fait, 10 ans plus tard, nous en sommes toujours aux revendications : plus de moyens humains et financiers. Un lycée qui intéresse les élèves, qui les forme pour leur avenir de citoyen et d’adulte. Une école sans sélection avec un service publique d’éducation accessible par tous.
Nous ne reconnaissons malheureusement pas le lycée que nous souhaitons dans les propositions de X. Darcos, et dénonçons ce qu’il prépare !
Sa réforme pose de nombreux problèmes techniques notamment à cause de la semestrialisation et du système modulaire. Cette nouvelle organisation provoquera en plus la fin du groupe classe et de la continuité de l’apprentissage et du suivi des élèves par les professeurs. Nous dénonçons aussi toutes les pertes dans l’apprentissage que cette reforme entraînera notamment de la culture générale et des connaissances sur la société dans laquelle nous vivons (suppressions de l’ECJS, mise en option de la philo des SES et de l’histoire-géo...) qui rendrons les futurs travailleurs plus malléables. Plus d'infos ici
Refusons la réforme Darcos au même titre que nous refusons les suppressions de postes dans l’éducation nationale !
BATTONS NOUS POUR UNE ECOLE PUBLIQUE DE QUALITE ACCESSIBLE PAR TOUS ET POUR TOUS !